L’enfant aimé n’est pas un enfant gâté – Les « caprices »

JohnBaptist

Un bébé ne sait pas parler, montrer ou exprimer ces besoins d’une autre façon que par les pleurs ou en bougonnant quand l’aide des parents tarde. Il y a tant de raisons pour les pleurs des bébés, il faut les décrypter petit à petit, car elles changent sur fur et à mesure avec le temps, le bébé grandit et ses envies se modifient en découvrant de plus en plus le monde. Les premiers mois souvent nous expliquons les pleurs avec les coliques, or les raisons possibles peuvent être, par exemple, la couche sale, le froid comme la chaleur, bien sûr la faim ou le simple mais essentiel besoin du contact avec la mère. Nous négligeons malheureusement trop souvent l’envie du bébé d’être juste pris dans les bras et d’être câliné. Après les neufs mois passé au chaud à parfaite température, bien protégé par l’utérus et sans avoir besoin de demander le repas, le nouveau-né se retrouve dans un monde complètement différent où il doit chercher ce qui lui est vital. En grandissant, plus il découvre ses capacités d’utiliser son corps, plus il va nous demander de l’accompagner dans son progrès. Dès qu’il s’aperçoit qu’il peut tenir un objet, il va vous le demander, il va commencer à le chercher ou pleurer si vous lui le cachez. S’il peut s’asseoir il va vouloir y rester assit pour voir ce qu’il l’entoure d’un point de vue différent et des fois il va donc manifester son désagrément si vous insistez pour qu’il reste couché. Les envies et les besoins du bébé deviendrons de plus en plus vastes et vous devrez vous adaptez à lui et à sa façon de s’exprimer. En grandissant nous oublions cette période de notre vie comme les premières années, une des raisons c’est que la conscience de soi qui commence à se développer vers deux ans et demi – trois ans. C’est bien pour cette raison que le petit enfant parle à la troisième personne et ne dit pas «je» avant cet âge. Beaucoup de parents ne veulent pas accepter de donner une réponse lorsque leur enfant demande par les pleurs. Ils pensent que de cette façon ils « cèdent » à des caprices et ils commencent à entrer dans le jeu de « qui est le plus fort » et « est-ce qu’un bébé va me dire quoi faire ». Dans ces situations le petit enfant reste incompris, il se sent impuissant et malheureux. Quand nous laissons un enfant dans ces pleurs longtemps, il plonge dans une détresse et panique profonde, il commence à ne pas avoir confiance dans ces parents et dans les adultes. Ce sentiment va laisser des séquelles sur son plan émotionnel et va avoir des conséquences dans son comportement vis à vis des autres, il ne fera pas de confiance à ceux qu’ils l’entourent dans certaines situations sans savoir pourquoi et d’où ce manque vient.

Il y a une idée malheureusement très vastement rependue qu’en répondant aux besoin de l’enfant sans le faire attendre et arriver jusqu’au pleurs, nous élèverons un enfant « gâté ». Les premières années l’enfant ne sait pas ce qu’est un « caprice », il exprime ses besoin dès qu’il les ressent, ce qui s’explique par son cerveau immature. Contrairement aux idées reçues, un enfant qui a été satisfait et qui a eu le contact nécessaire avec ses parents, et principalement sa mère, quand il a exprimé son besoin d’être avec eux, sera plus indépendant plus tard, (sujet évoqué dans La discipline positive de Jane Nelsen). Si l’enfant n’a pas reçu l’attention maternelle quand il en a eu le plus besoin de point de vu même vital, il cherchera à être attaché en permanence à sa mère, afin de compenser ce manque qui est resté en lui.

Si nous ne comprenons pas les signaux, ce ne veut pas dire qu’il n’y a rien.

Le cerveau du petit enfant reste immature les premières 5-7 ans où les émotions et les réactions ne sont pas modérées et contrôlées. Le responsable de ce phénomène est le cortex préfrontal ou COPF qui mûri au fil des années aussi grâce à nous, les adultes conscients, qui participons activement en nous occupant avec bienveillance, amour et patience de nos enfants. Plusieurs exemples peuvent expliquer cet immaturité à travers les réactions comme la peur exprimée avec des pleurs quand l’enfant reçoit trop de nouvelles informations visuelles – la mer vue pour la première fois, trop de personnes qui l’entourent, quand un autre enfant lui prend le jouet et qu’il montre instantanément sa colère, et encore bien d’autres situations… Si dans ces moments, assez difficiles parfois, pour l’enfant mais aussi pour ses parents, nous agissons avec compréhension et patience, et nous consolons notre bambin, nous participons à la maturation de son cerveau. De cette façon il va acquérir petit à petit la capacité de contrôle de ses émotions et réactions qui se développe rarement avant 5-6 ans. Et bien au contraire – si au lieu d’avoir eu des preuves de comportement adapté vis à vis à ces périodes de crise et de colère nous choisissons la réponse par la punition, l’humiliation, les cris, nous recevons l’inverse en mettant des freins sur la maturation du cerveau infantile qui empêchera l’enfant de développer ses capacités de l’auto-contrôle. Dans ces cas à l’age de 5-7 ans au lieu d’avoir un enfant émotionnellement stable et compréhensif, nous devenons témoins d’un jeune qui a acquit en lui l’agressivité, la dépression ou l’impossibilité de se concentrer. Cela serait bien évidement très triste surtout si nous commençons à mettre des étiquettes à notre enfant comme « il est timide », « agressif », « n’écoute personne », « pénible », « hyperactif », etc. Il est perçu comme tel à cause du fait qu’il est resté mal compris. Nous les adultes avons peur de prendre de la responsabilité pour nos actes et dire devant nous-mêmes que nous avons commis une erreur, il est bien plus facile de juger l’enfant. C’est bien cet enfant qui grandira dans un esprit qui lui montre que la faute est toujours aux autres et pas la notre, il fera partie de notre société qui prendra le visage tel que nous l’avons créé.

Milla DI GREGORIO

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